39 ème Chapitre ~ Une affaire bien compliquée ~ 1ère partie ~
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Tu n’es pas encore descendu déjeuner ?
- Si j’y vais…
Tu penses encore à lui…
- Que veux-tu que je te dise.
- Tu es souvent triste et, je n’aime pas te voir comme ça… pourquoi ne pas l’avoir dit à papa l’autre jour quand il t’a posé la question ?
Ce n’est pas facile de trouver les bons mots pour annoncer ce genre de chose particulièrement à notre père.
- Je sais, mais vu qu’il te posait la question, tu aurais pu…
- Question qui était plutôt du genre : « Ma fille, rassure-moi, tu n’as pas d’amoureux ? »
- Woué, je vois.
- Vu qu’il est sans boulot en ce moment et en plus avec son passé qui resurgit franchement, ce n’est pas simple de le présenter aux parents et surtout à papa.
Il aimerait au moins décrocher un job pour que les parents ne le prennent pas pour un minable avec un passé douteux. Il attend la réponse d’un lycée, c’est pour ça que je suis angoissé.
Ecoute, t’as qu’à leur dire tout simplement… je suis amoureuse d'un homme qui est mon ainé de 8 ans et qui a été accusé du meurtre de sa femme, mais en fait c’était une erreur judiciaire et il a été innocenté !
- Alors, là, c’est ma mort assurée ou la crise cardiaque de papa !
- Tu n’as pas tort.
Et si vous vous rencontriez au pique-nique de ce week-end, les parents n’ont pas à savoir que c’est une rencontre arrangée.
- Tu crois que ça marcherai ?
- Qui ne tente rien n'a…
- Je lui en parlerais.
Merci p’tit frère de me soutenir comme tu le fais.
- Alors, fait moi un sourire.
- Voilà !
- Woué, c’est mieux que tout à l’heure… j’ai faim, tu viens ?
- Oui.
Angie, tu as des trucs de prévus aujourd’hui ?
- Rien de particulier.
- Et si on allait se balader, faire les boutiques ?
- Pourquoi pas !
- Super.
J’en profiterais pour acheter des p’tits cadeaux pour les copines.
- Et du bateau, ça te dirait aussi ?
- Euuuh du bateau ? Tu sais comment ça se conduit ?
- Bien sûr que oui, t’inquiète.
J’ai dormi plus que je ne le voulais, mais ça fait du bien de s’accorder un jour de repos de temps en temps, Phil ne rentrera pas encore aujourd’hui, il est toujours avec James, j’espère que tout se passera bien à ce procès, ça me fait de la peine pour ce pauvre James.
Depuis le pique-nique au parc, je n’ai pas eu de nouvelle de Serla, j’espère que James ne s’est pas comporté comme il l’avait fait avec Angie… non, je pense que Serla nous l’aurait dit.
Ils viennent de m’appeler pour un troisième rendez-vous, je ne comprends pas pourquoi ils ont besoin de me revoir… Moi qui pensais que c’était pour me donner une réponse positive.
Milly, je ne sais pas si j’arriverais à me trouver face ton père si ma situation de change pas.
Alors, après m’avoir traîné dans toutes les boutiques de la ville sans aucune conversation, parce que tu ne quittais pas ton tel des yeux pour finalement ne rien acheter, je pense avoir le droit à une petite explication, non ?
- Désolé Angie, j’espérais que Steven m’appellerait pour m’annoncer une bonne nouvelle.
- Une bonne nouvelle ? Au fait, je croyais que tu allais nous le présenter cette semaine, c’est pour ça qu’il devait t’appeler ?
Oui dans un sens, mais avant d’être présenté à mes parents, il voudrait retrouver un travail.
- Attends, ce n’est pas la mort ne pas avoir de boulot surtout si ce n’est que temporaire !
- Si ce n’était que ça, mais il y a cette affaire qui nous embête.
- Mais quelle affaire ? Il a été ton prof et maintenant, il ne l’est plus, où est le problème ?
- Ok… je vais tout te dire. Promets-moi de ne pas crier et d’attendre la fin de l’histoire.
- Promis !
- En faites, il a fait de la… prison !
Mais… mais tu te fiche de moi ? De la prison ? Je comprends mieux pourquoi tu n’as pas trouvé comment leur dire… Mon Dieu, je vais me faire tuer par tes parents.
- Tu ne vas pas être la seule !
- Bon Milly, raconte-moi tout !
- Il a été accusé à tort de la mort de sa femme, mais ne crie pas, s’il te plaît. C'est parce qu'il n’avait pas d’alibi pour ces heures-là, personne qui pouvait attester où il était… ce qui a poussé la famille de sa femme à l’accuser, les policiers ont conclu trop vite, mais grâce à l’ADN un an après, ils ont retrouvé le véritable coupable.
Ouf ! Tu m’as fait peur Milly ! Ne me dis pas des choses comme ça, je suis trop jeune pour mourir d’une crise cardiaque ! Donc, si j'ai bien tout suivie, je ne vois plus de problème !
- Même s’il a été blanchi par la justice, les gens parlent toujours et s’il n’a pas de travail, mes parents vont penser qu’il ne réussira jamais à se réintégrer dans la société avec les mois de prison qu’il a fait.
- D’accord, je comprends.
Mais, tu ne m’avais pas dit qu’il travaillait aussi dans une réserve pour animaux ou un parc zoologique. Pourquoi ne leur parlerait-il pas de ce travail-là ?
- Ce n’est pas un travail, ce n’est que du volontariat.
- Pas simple ton’ affaire…
- Si ce journaliste n’avait pas voulu faire un article sur les erreurs judiciaires, son nom ne serait jamais sorti.
- Mais comme tu le dis, c’était une erreur.
Oui, une erreur qui l’a quand même conduit en prison, maintenant, il veut se prouver à lui et aux autres qu’il pourra retrouver une vie normale.
- Et comment penses-tu organiser la rencontre ?
- Neil m’a donné une idée, il va y avoir le pique-nique dans le petit parc, il peut très bien se promener ce jour-là au parc et le hasard fait bien les choses, car nous aussi, on y sera, je le présenterais comme un ami et après, on verra.
- Tu sais que tes parents ne sont pas nés de la dernière pluie, ils vont flairer le coup fourré.
- Tu penses que cela ne marchera pas ?
- Je ne sais pas… mais pourquoi ne pas essayer. Je crois qu'il va y avoir de l’animation.
- C’est malin…
Et si on se changeait les idées avec un karaoké ?
- Un karaoké ? Mais Angie, je suis nul à ce truc !
- Pas grave Milly moi aussi !
Aller… ça te dit de chanter ce truc ?
- Et tu chantes ça comment ?
- J’n’en sais rien, on suit le rythme et, on improvise.
Tu vois qu’on y arrive.
Milly, regarde, tu saurais déchiffrer ce truc ?
- Non, c’est quoi ces hiéroglyphes Angie ?
- Ché pas moi, c’est toi qui fais étude de langue, pas moi !
- Oui, de langues, mais ça, ce n’est pas une langue !
- Je sais comment faire… on chante en assemblant toutes les lettres.
- Mais il n’y a pas que des lettres, il y a aussi des symboles ?
- C’est là qu’on improvise !
- Improviser ?
- Avec le symbole oiseau, on fait l’oiseau, avec la voiture...
- On fait la voiture.
- Voilà, tu as tout compris et, ainsi de suite. Tu comprends ?
- Tu es dingue.
- Mais non, ça va bien se passer.
Alors, tu rentres bien tes joues comme ça et on chante en rythme en déchiffrant les symboles, ils vont tous croire qu’on parle une nouvelle langue.
Fradadapoudoupadouuuuu piiii llé annnafraoupoutouuuu lépiiiiiiii
Quelle horreur !
On croirait qu’on est en train de les égorger, ce n’est pas possible de chanter aussi mal ! Les aboiements de mon chien sont moins douloureux pour mes oreilles que ça !
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Je me sauve, mes pauvres oreilles n’en peuvent plus !
Tu crois que c’est nous qui l’avons fait partir ?
- Mais non, elle va sûrement chercher des copines du bridge pour venir nous écouter.
Mon Dieu ne me dit pas elles se croient bonne ? Quel dommage qu’aujourd’hui qu’il n’y est pas de panne d’électricité ! Faudrait que quelqu'un ait le courage de leur dire qu’elles doivent changer de divertissement pour notre survie.
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Je suis sûr qu’on n’a pas été trop mauvaise.
- Tu crois Angie ?
- Je ne suis pas une experte, mais je pense qu’on a assuré.
- Angie… alors pourquoi tout le monde nous regarde comme ça ?
Aucune idée… C’est vrai qu’il nous regarde bizarrement, et si on partait discretos pour une autre activité loin de celle-ci.
- Je suis d’accord, on va faire du bateau.
- Yes!
J’espère tellement décrocher ce poste pour moi, pour toi, Milly… pour nous deux. Curieux que Milly ne réponde pas à mes messages, elle doit sûrement être encore en famille.
Ça va Milly ?
- Oui, désolé… j’étais reparti dans mes pensées.
- Je me demande bien à qui tu pensais.
- D’habitude, il m’envoie toujours des sms.
- Tu as essayé de le joindre ?
- Oui, mais je n’y suis pas arrivé.
- Il est sûrement très occupé.
- Il devait avoir aujourd’hui, une réponse pour un poste.
Tu veux qu’on passe chez lui ?
- Je n’osais pas te le demander, je t’avais promis une journée entre nous.
- T’inquiètes, je sais ce que sait, aller, on y va… Serais-ce un sourire que je vois sur tes lèvres ?
Angie, c’est la maison à droite.
-Très belle maison pour quelqu’un qui ne travaille pas.
- Je n’ai pas dit non plus qu’il était pauvre, il avait quelques économies.
- Tu veux dire de belles économies même.
- Je ne resterais pas longtemps, je t’ai promis qu’on ferait du bateau.
- C’est vrai, alors fait vite !
Il n’y a personne…Pourquoi ne m’a-t-il pas encore envoyé de message ? Où est-il ? Serait-il encore à son entretien ?
J’espère sincèrement pour elle que ce mec n’est pas un p’tit escroc, je ne me le pardonnerais pas d'avoir été la complice de cette amour secret, si cela tournait mal.
Il n’était pas là.
- Je suis sûr que tu vas finir par avoir de ces nouvelles, alors, on va faire du bateau ?
- On y va !
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