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~ Blog de Debonath ~
14 juin 2017

58 ème chapitre ~ Angoisse nocturne ~

 

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                                                                                        ~~~

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Où vas-tu chéri ?
- J’ai appelé les gars pour savoir s’ils voulaient faire un foot ! Tu veux venir ? 
- Non merci, j’ai du travail, moi.

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C’est malin, tu veux que je me sente coupable de te laisser travailler pendant que moi, je vais m’amuser avec mes potes ?
- Mais non que vas-tu chercher. Vas-y Eric, je te taquinais. 
- On a besoin de décompresser de notre semaine et surtout lui.
- Je sais, tu passes quand même te changer avant d’aller à l’hôpital ?
- Bien sûr. 
- Ne sois pas en retard.
- Comme d’habitude.

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Justement... 
- Je t’aime ma chérie, à tout à l’heure.

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Bonsoir mon chéri, comment allez-vous tous les deux ? 
D’accord et les enfants ? 
Comme vous me manquez.
Quoi ? Tu as une bonne nouvelle à nous annoncer ? Ça y est, le traitement a marché ? 
Non... toujours rien avec ce nouveau traitement ? Alors dis-moi ! 

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Qui a-t-il papa ?
- Je crois qu’il lui annonce une bonne nouvelle. 
- Tu crois que…
- Pour ce que j’étends, ce n’est pas ça c'est autre chose. 
- Et moi, je vous dis si on pouvait me donner les réponses à ce fichu problème, ça m’arrangerait ! 

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Qu’est-ce que tu racontes ?
- Je n’y arrive pas !
- Explique 
- L’exercice demande d’estimer avec l’aide du schéma, en combien de temps le crocodile atteindra le zèbre, selon s’il se déplace dans l’eau ou sur terre.
« Un crocodile a repéré une proie située à 20 mètres de lui sur la berge opposée d’une rivière. Le crocodile se déplace à une vitesse différente sur terre et dans l’eau. Le temps que met le crocodile à atteindre le zèbre peut être réduit s’il traverse la rivière en visant un certain point P, placé à x mètres du point de départ sur l’autre rive, alors une idée ?
- Ben… ton frère va t’aider et moi, je vais aller voir ta mère. 
- Merci papa ! 

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Ils se sont fiancés ? Je suis si contente pour eux ! 
Vous êtes allés cette après-midi lui dire ? 
Alors ?
Aucune réaction, d’accord. 

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En tout cas, c’est une merveilleuse nouvelle, ça fait du bien d’entendre de bonnes nouvelles. Je les appellerai demain pour les féliciter. 

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Oui, ton oncle est là juste devant moi, oui je vais lui dire.  
Vous pensez venir bientôt ?
Je comprends, on verra si nous pourrons descendre un week-end pour vous voir.
On vous embrasse, bonne soirée. 

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                                                                           ~~~

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Mon Dieu ! Qui êtes-vous ?

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Que me voulez-vous enfin !?
Je ne comprends pas ce que l’on me veut ! Pourquoi, cela continue encore et encore. 
Toutes ses voix que j’entends, mais que je ne comprends pas. 
Pourquoi entrez-vous constamment dans ma tête, dans mes rêves ? 

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Encore et toujours cette étrange sensation que l’on me parle. 
C’est une chose, d’être une personne qui a des pressentiments, qui ressent certaines choses comme je le suis, mais c’en est une autre de se sentir constamment observer.
Pourquoi ? Pourquoi, je ne comprends pas ce qu’elles me disent ou me demandent ? 
Et pourquoi, j’ai cette impression étrange que l’on me tient la main tout en me parlant.

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Par moment, la voix est si proche de moi qu’il me semble sentir son souffle. 
Serait-ce toi, Angie ou bien toi, mon petit Nicolas qui essayait de me dire quelque chose ?
Mais alors pourquoi, je n’arrive pas à comprendre ce que vous essayez de me dire ? 

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Mon Dieu, y aurait-il un autre danger ? On m’a déjà enlevé mon fils et ma pauvre Angelina, pourrait-on encore m’enlever un être cher ? 

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Pourquoi, chaque nuit c'est pareille... comme si je regardais tout le temps le même film sans jamais comprendre l’histoire, me demandant si c’est moi l’auteur ou l’acteur, si tout d’un coup tout ne va pas s’éteindre. 
Je sens que je perds le contrôle, mais le contrôle de quoi ? La folie, me guetterait-elle ?

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Oui, je vais finir par devenir folle, si ces voix continuent à s’immiscer dans mes rêves, dans ma tête, je dois penser à autre chose et surtout à dormir.

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                                                                         ~~~

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Mama comme à son habitude est matinale et en plus, ça sent vraiment très bon par ici.
J’ai bien fait de passer, c’est comme si l’odeur du pain perdu m’avait attiré. 

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Tiens, Mama est si concentrée sur je ne sais quoi, qu’elle ne m’a même pas entendu entrer. Je trouve qu’elle a les traits tirés ce matin, elle n’a sûrement pas beaucoup dormi. Je la trouve bien fatiguée depuis quelque temps. 

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Bonjour Mama.
- Bonjour Sylbie, tu es bien matinal ma chérie.
- Après avoir donné le biberon à Jason, je l’ai recouché, mais je n’avais plus sommeil, alors pour ne pas réveiller Côme, je me suis dit que j’allais venir voir si je trouvais quelqu’un par ici. 
- Tu as bien fait, il y a du café chaud et du pain perdu dans le four. 
- Merci.

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Attention Sylbie c’est chaud. Alors, le petit bonhomme ne t’a pas trop réveillé cette nuit ? 
- Non, il a dormi 5 heures sans réclamer. 
- Tant mieux.
- Ce pain perdu est délicieux, merci Mama. 

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Ce n’est pas grand-chose, tu sais, même si aujourd’hui vous habitez tous à l’extérieur de la maison, sachez qu’il y aura toujours de quoi mangé ici, j’en fais toujours une tonne, j’ai du mal à cuisiner que pour moi, alors vous pouvez toujours venir vous servir. 
Dans le temps, quand je vivais à Rhodes, je me levais uniquement par plaisir pour préparer le p’tit déjeuner à Nicolas. 
- Je sais Mama.

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Mais, on ne revient pas en arrière, c’est la vie.
- Bientôt les trois petits monstres apprécieront eux aussi ton pain perdu.
- Ça, je l’espère ! 
- Et moi, j’en suis sûr. En parlant des bébés, je trouve que tu as une petite mine encore ce matin, ils ont fait la fête cette nuit ? 
- Non, ils ont été très sages eux aussi, ce ne sont pas eux que j’ai entendus.

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Ce ne sont pas eux que tu as entendus ? Qu’as-tu entendu ? Il y a eu du grabuge pas loin ?
- Ce n’est rien, j’ai simplement eu une insomnie.
- Mama, dis-moi, c’est encore ce cauchemar ?
- Oui, mais ce n’est rien, ne t’inquiète pas, mange.
- Comment çà, ce n’est rien ? Tu vas finir par tomber malade, si tu n’arrives pas à dormir. 

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Mais tu sais bien qu’ensuite ça s’arrête pendant un temps. Tu te souviens que j’ai déjà consulté par le passé quand on était encore à Rhodes, c’est même Nicolas qui m’avait emmené, mais le médecin n’avait rien trouvé et les différents examens n’ont rien donné. 
- Mais peut-être qu’aujourd’hui, avec la technologie qui évolue, ils pourraient expliquer pourquoi tous ces cauchemars. 
- Sincèrement rien que de savoir qu'il me faudrait encore faire des quantités d'examens, devoir rentrer dans cet hôpital où Angie…. je ne suis pas du tout rassuré. 
- Je pourrai si tu le veux, venir avec toi.

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Mais dis-moi, que vais-je lui dire ? Que j’ai l’impression que certaines nuits, on me tient la main et que l’on me parle, mais que je n’arrive pas à comprendre ce que l’on me dit. Que c’est comme si je me voyais faire les choses sans savoir si j’exécute librement ou si on m’ordonne de le faire ou pire encore si je le fais réellement. Si j’ai vraiment le libre-arbitre de tous mes actes et de mes pensées ?
Que cela dure depuis des années, avec des moments de pause, mais depuis combien de temps je n’en sais rien.
- Oui, voilà Mama, dis-lui la vérité.
- On va me prendre pour une folle.

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Non, tu as seulement besoin de dormir et de parler de tout ce qui s’est passé entre les malédictions et les tragédies qui t’ont frappé, parce que je sais qu’avec nous, tu ne le feras pas totalement. 
- Tu veux dire qu’il faudrait que j’aille voir un psy, tu penses que je perds la tête ? 
- Tu ne perds pas la tête Mama, tu es seulement une personne que la vie n’a pas épargnée et qu’il te faut relâcher toute cette pression que tu gardes au fond de toi. Alors je trouve que ce serait une très bonne idée, de parler à un professionnel.
- Je ne suis pas convaincu…
- Ça, je le sais Mama, mais… Zut ! Tu as vu l’heure ? Va falloir qu’on se dépêche, si on veut voir Serla et Sylvania avant leur départ pour leur week-end. 
- Oui, c’est vrai !

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Regarde Phil, le château là-bas ! 
- Je sais.
- Tu m’emmènes là-bas ? 
- Oui, cela ne te plaît pas ?
- Tu plaisantes, je suis trop contente ! Mais c’est un vrai ?
- Un vrai ? Désolé, j’ai oublié de regarder s’il était en pierre ou en carton.
- Arrête de te moquer, je voulais dire s’il était habité par des châtelains ou si c’était un château uniquement touristique, sans rien dedans.

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Il paraît que son propriétaire actuel l’a racheté au dernier des héritiers avant que celui-ci ne meure, alors oui, il est meublé. Par contre, je ne sais pas pour les dragons. 
- Les dragons ? 
- S’il y en a ou pas !
- Fais attention à toi, Phil, à force de te moquer de moi comme tu le fais, tu pourrais bien te retrouver enfermé dans les catacombes de ce château.
- Il n’y en a pas.
- Dommage !

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J’ai encore du mal à croire que tu as réussi à trouver un château dans les environs. 
- Je t’aurais bien dit que je l’avais construit à mes heures perdues, mais m’aurais-tu cru ?
- Non, je ne suis pas aussi naïve ! Je comprends mieux pourquoi, tu voulais tant que je porte cette robe. On va vraiment passer la journée ici ?
- Pas la journée, mais le week-end, si ça te dit. 
- Tout le week-end ? 
- Oui.
- Génial ! 
- Et si l’on allait visiter ?

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Alors, j’espère que tu n’es pas déçu. 
- Tu plaisantes, je me sens comme une princesse dans son château.
- Intéressant ce que tu dis, je peux être ton prince ?
- Bien sûr, que tu peux… oui, je veux que tu sois mon prince, mon robin et même mon sauveur. 

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Alors, James c’est encore loin ?
- On est pratiquement arrivé. Serla regarde, là-haut.
- Ne me dis pas que l’on va tout là-haut ?
- Oui.
- Wouaou ! C’est vraiment très haut, on fait comment pour s’y rendre ?
- A pied.
- A pied ?
- Oui, pourquoi ?
- Tu as vu où c’est perché ? C’est pratiquement dans les nuages ! Tu veux me tuer sur le chemin, c’est ça ?
- L’idée m’a un peu effleuré l’esprit, mais sans toi ce week-end ne serait pas le même, j’ai finalement opté pour la location d’une navette.
- Tu mériterais que je retourne à la maison ! 
- J’adore te voir en colère ! 
- C’est malin !

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Alors Serla, tu veux toujours retourner à la maison ?
- Je reste sans voix, c’est magnifique James.
- Tu auras le temps d’admirer la vue, viens que je te montre le reste.

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                                                                        ~~~

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Alors, qu’en dis-tu ?
- Cet endroit est magique, j’adore. 
- Après tous les événements qui se sont passés, je savais que tu en avais besoin, tu avais besoin de recharger tes batteries et moi, j’avais besoin de ce moment avec toi. 

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                                                                      ~~~

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Phil regarde, tu penses que l’on peut en faire ?
- Bien sûr. 
- On y va ?

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D’accord, mais avant je voudrais un baiser.
- Encore ?
- Comment ça, encore ? 
- Tu n’arrêtes pas d’en réclamer depuis que l’on est arrivé.
- Tu es sûr ? J’ai déjà la mémoire qui flanche ? C’est sûrement l’âge.
- Bien sûr… uniquement pour ce qui t’arrange !

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                                                                           ~~~

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Cela te dirait, un sauna ?
- Quoi, maintenant ?
- Et pourquoi pas.

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Tu es sur Sylvania que tu n’as pas besoin de quelques leçons ? Tu veux que je demande aux personnes à droite de se mettre à l’abri? 
- Si tu continues ainsi, c’est toi que je vais viser ! 
Mon père était le meilleur chasseur à l’arbalète de sa région, il m’a tout appris et c’est justement pour cette raison qu’aujourd’hui, je suis végétarienne, mais une excellente tireuse. 
Alors qu'en penses-tu Phil, j’ai toujours besoin de leçons ?
- Je crois que je vais arrêter de te taquiner, ça pourrait être dangereux pour moi. 

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Un peu de vapeur…
- Pourquoi un peu ?
- Pour ne pas te perdre dans le sauna, imagine que je ne te vois plus et qu’une inconnue entre et que je la prenne pour toi ?
- Tu pourrais peut-être bien ne plus me voir avec la vapeur, mais je te jure que tu me sentirais ci c'était le cas. 
- J’en suis sûr.
                      

36

J’ai du mal à réaliser qu’on va rester tout un week-end que tous les deux.
- Et moi, que je ne vais pas devoir te partager avec les parasites.
- Parasites ?
- Oui, les microbes.
- Les microbes ? Va s’y développe un peu-là. 
- Les minis hommes, si tu préfères. 
- Tu parles des bébés ?
- Oui. 
- Mais tu es impossible James !
- Non, réaliste.
- Tu exagères.
- Non, je t’assure, dès qu’ils bougent un orteil… non un cil, vous accourez toutes les trois. 
- Mon pauvre James…
- Oui, j’ai besoin d’un câlin.

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Mama, tu pends l’air ?
- Dis plutôt, on me force à le prendre. 
                          

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Tu veux dire que ma petite femme toute menue a réussi à te mettre dehors de chez toi ?
- Allez, moque-toi !
- Je n’oserais pas Mama, mais Sylbie a raison. Si tu as engagé du personnel, c’est pour que toi, tu puisses te reposer, non ?
- Vous avez raison, mais je m’ennuie un peu quand je reste sans rien faire.
- Profite Mama, détends-toi. Prends du temps pour toi, fais les boutiques.
- Toute seule ? Cela ne me dit rien, si au moins Alice était là.
- Profite du jacuzzi tant qu’il est vide, je t’assure que dès que les filles reviendront, tu n’auras plus de place ! 
- Les pauvres, si elles t’entendaient.

                      HaHaHaha  !

39

Mama, ce que l’on veut, c’est que tu puisses te reposes la journée, déjà que tu ne dors pas bien la nuit. 
- Sylbie t’a dit ?
- Oui et cela m’inquiète autant qu’elle. J’aimerais bien que tu prennes au moins rendez-vous chez ton médecin dès lundi. 
- Toi aussi, tu penses que je perds la tête ?
- Mais non ! Mama, dis-moi, tu sais depuis combien de temps, tu vois ou tu ressens ces choses ? 

40

Tu veux dire d’entendre des fantômes ou de voir des choses que je ne comprends pas toujours ? 
- Oui.
- Côme, ce n’est pas d’aujourd’hui, je ressentais déjà ces choses aux temps où l’on habitait à Rhodes.
- Je le sais, mais je me souviens que Nicolas m’avait dit qu’il te trouvait étrange depuis ton retour de Riverview, mais exactement, tu sais comment c’est venu ou si tu es née ainsi ?
- Je ne sais pas trop… mais effectivement, je pense que c’est depuis que je suis rentré de mon voyage de Riverview.
- Et avant ?
- Je ne sais pas, je ne pense pas… en fait, je ne m’en souviens pas. 
- Peut-être que quelque chose s’est passé là-bas à Riverview.
- Je ne sais pas…
- Tu vois Mama, il faut que tu consultes pour savoir réellement ce qui se passe là-bas, alors promets-moi d’appeler le médecin dès lundi.
- D’accord. 

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                                                                              ~~~ 

42

Tu as parlé à Mama ?
- Oui. 
- Alors ?
- J’ai bien senti qu’elle était inquiète pour ce qui lui arrive, mais il faut la comprendre, qu’elle a peur de se retrouver à l’hôpital. 
- Je sais, tu penses qu’elle n’ira pas consulter ?
- Elle m’a promis qu’elle appellerait dès lundi.
- Faut dire qu’elle a toujours été… je ne veux pas dire un peu excentrique, mais savoir si elle a toujours entendu des trucs, je ne sais pas.
- Moi aussi, je me pause cette question, mais là, il me semble que c’est différent. 

43

Je voulais te demander, tu es sûr que tu n’as pas eu de nouvelle des garçons ?
-Non, pourquoi ?
- Je me demande seulement où ils les ont emmenées et ce qu’ils font.
- Petite curieuse, ils ont droit à leurs petits moments, non ?
- Oui, mais si tu en avais eu, tu me le dirais ?
- Le problème ne se pose pas, je n’en ai pas eu. Tu sais bien, pas de téléphone quand on part en amoureux, tu ne te souviens pas ?
- Oui, mais s’il arrivait quelque chose, comment fait-on pour les joindre ?
- Il n’arrivera rien, ne t’inquiète pas. 

44

Ils ont raison, je dois consulter, ce n’est peut-être pas grand-chose. Il faut seulement que j’arrive à dormir, mais cela fait si longtemps que mes nuits sont perturbées, mais là, c’est pire.
Et pourquoi je ne sais pas, mais c’est ici que je me sens le mieux.

45

                                                                          ~~~ 

46

Oui, c’est ici que je me sens le mieuuuu…

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                                                                           ~~~ 

47

Ça fait du bien de rentrer à la maison, c’est toujours une grande épreuve quand je passe à l’hôpital, même si aujourd’hui, c’était différent. 

48

Tiens, déjà rentré mon chéri ? 
- Oui, il y a quelques minutes.
- Eric, qu’est-ce que tu fais ? J’ai déjà appelé le plombier, il doit passer demain.
- Décommande-le ! J’ai presque fini. 
- Tu es sûr, car la dernière fois…
- Oui, oui je suis sûr de moi, ce n’est pas parce qu’une fois, j’ai mouillé un peu la salle de bains que…
- Comment ça mouillé un peu la salle de bains ?
- Ok, je l’ai inondé, mais là, c’était vraiment rien, regarde, j’ai quasi fini.
- Si tu le dis, tu veux un café ?

49

Oui, je veux bien, tu reviens de l’hôpital ?
- Oui, avec les filles, on lui a fait une petite coupe, tu aurais vu comment ses cheveux poussent vite.
- Il paraît que c’est normal et vous y étiez tous ?
- Juste nous, les filles. 
- Et alors, ce nouveau traitement ?
- Apparemment, les médecins sont confiants, pour eux, le fait de solliciter les zones qui fonctionnent moins bien par le biais de celles qui sont intactes par le toucher et d’autres sens, permettent de stimuler le cerveau en le maintenant en activité sans que le patient s’en rende compte et cela, même si le patient n’intègre que quelques données de ce traitement.  Et je te dis Eric, il y a des réactions.
- Comme à chaque fois qu’ils changent de traitement, cela dure 6 mois puis 1 an ensuite, plus rien et on recommence avec un autre traitement.
- Gardons confiance Eric… Le café est prêt. 

50

Et alors aujourd’hui, y a-t-il eu des signes à part ceux causés par les réflexes involontaires ?
- J’ai vu que ses yeux restaient plus longtemps ouverts, tu sais ce traitement d’auto-stimulant à fait ses preuves. Le nouvel encéphalogramme montre que le cerveau continuait à être bien irrigué. J’ai lu le témoignage d’un patient sur un journal, qui disait : « J’ai tout vu, j’ai tout entendu, même les médecins qui me donnaient un mois ou deux à vivre, mais je ne pouvais pas réagir ». C’est peut-être son cas.
- D’accord, mais moi, j’ai lu que d’autres, avant de sombrer dans la folie, disaient qu’ils avaient transformé la réalité contre leur vérité… Une réalité qu’ils n’ont pas supportée. 
Il ne faudrait pas qu’il y ait un acharnement thérapeutique, comment réagiront-ils, si un jour, on leur disait que c’est fini ? Que finalement, le cerveau est atteint ? Tu imagines 7 ans à attendre pour rien. 

51

Et si c’était un de tes parents Eric ?
- Tu as raison, je dois retirer ses pensées de ma tête, je voudrais seulement qu’ils puissent passer à autre chose.
- Je sais… Au fait, ton père a demandé si tu pouvais passer, il y aurait un souci avec les arbres fruitiers.
- D’accord, on pourrait passer demain après l’hôpital.
- Ça me va.

52

J’espère seulement qu’à son réveil, la lésion n’aura pas laissé de séquelles, dû moins pas trop grave. 
- Il y aura déjà le traumatisme de savoir que 7 ans se sont écoulés. 
- Oui, sinon pour parler de chose plus gaie, comment vont les tourtereaux ? 
- Oui, ils sont rentrés de leur escapade cette après-midi et sont passés lui annoncer la nouvelle avant mon arrivé à l'hôpital. 

53

Je me suis demandé qui avait osé t’enlever à moi.
- Le soleil, mon chéri. 
- Mais là, je dois être réaliste, je ne serai jamais assez fort pour me battre avec lui. 
- Viens me rejoindre au lieu de dire des bêtises. 
- J’arrive ! 

54

                                                                        ~~~ 

55

Si tu continues à me regarder comme ça, tu vas te prendre ma carte du menu sur la tête !
- Que veux-tu que je fasse, je suis amoureux d’une magnifique et délicieuse femme qui m’a complètement envoûté.

56

Arrête de dire des bêtises ! 
- C’est vrai mon amour, je passerais des heures à t’admirer, tu ne me crois pas ?
- Je pense qu’il fait trop chaud et que tu me fais une vraie insolation ! Je te conseille une bonne douche. 
- Avec toi ?
- Non, tout seul.

                    Ahahah !

57

Puisque l’on m’a encore une fois mise dehors, je vais profiter du jacuzzi. 

58

Je vais me chercher une boisson, tu veux quelque chose ?
- Oui, une coupe de glace chocolat/vanille avec de la chantilly, un coulis de chocolat et des éclats de noisette grillée. 
- C’est tout ?
- Et des langues de chat comme biscuits.
- Ma question était ironique. 
- Je sais.

59

Je repense à ce que Côme m’a demandé concernant ce que j’entends, depuis quand je les entends et principalement pourquoi aujourd’hui cela me semble différent. Si j’arrivais à trouver la réponse à ces questions, je suis sûr que je me sentirais mieux, parce que je sens que tout est lié. 
Il faut que je me détende, je dois faire le vide, ne plus penser à rien. 
J’espère que tout se passe bien pour nos deux couples en week-end. Je me demande si les garçons n’avaient pas quelque chose de précis en tête pour partir comme ça avec les filles. 
Y aurait-il des mariages dans l’air ? 
Si Sylbie était là, elle me dirait "arrêter de penser et savoure le calme". 

60

C’est vrai que ça fait du bien… Pourtant, je sens que quelque chose se trame.

61

Et voilà une belle journée qui se termine.
- Je te promets une autre belle et inoubliable journée pour demain. 
- Que me réserves-tu ?
- Tu verras bien. 

62

Ils ont raison, cela m’a fait énormément de bien de me relaxer, mais maintenant faut que j’affronte une nouvelle fois la nuit. Arthur s’est enfin endormi, je vais le coucher et aller moi aussi au lit.

63

                                                                           ~~~

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